Témoignage : les séquelles de Manon après son IVG médicamenteuse
L’IVG médicamenteuse, qui représente 79 % des interruptions volontaires de grossesse en France en 2023, peut laisser des cicatrices émotionnelles profondes. Manon, 26 ans, nous partage, ici, l’expérience de son IVG médicamenteuse, il y a quelques années, marquée par des regrets intenses et une douleur persistante.
Témoignage de Manon, 26 ans
Manon, 26 ans : “J’ai fait une IVG médicamenteuse il y a plus d’un an et pour moi c’est très dur. Il n’y a pas un jour où je n’y pense pas. « Il » me manque. La grossesse me manque, mon « bébé ». Je ne le montre à personne, car personne ne me comprend réellement. Je suis détruite à l’intérieur, je regrette d’ailleurs tellement. Si je pouvais revenir en arrière je le ferais, je n’ai pas eu la force de le garder, je l’ai fait par pression et non par souhait.
Le moment était mal venu, mais ce bébé m’a apporté de la force, une sensation agréable. Si vous aussi vous vous posez des questions, il faut se poser les bonnes pour éviter les regrets. Maintenant les rapports avec mon nouveau copain sont difficiles. Puis être en contact avec des bébés ou des femmes enceintes me provoque un certain mal-être. Suite à cette IVG médicamenteuse, j’ai perdu une partie de moi ! Il y a des jours où ça peut aller et des jours où je suis effondrée. Je n’y arrive pas. J’ai passé ma date d’accouchement « prévue » il y a 4 mois. Je pourrais à ce jour tenir mon bébé de 4 mois dans les bras, le couvrir de bisous et de câlins. Et je n’arrive pas à passer à autre chose… Je reste bloquée ! Je suis dans une impasse, un tunnel et j’ai l’impression que la douleur ne partira pas, elle est si forte et si présente. Alors j’écris énormément, ça m’aide malgré la douleur. La nuit, je fais sans arrêt des cauchemars de l’avortement (c’est même un mot que je ne prononce plus), c’est presque obsessionnel. Quand mon conjoint me parle d’enfant, j’ai peur. Je ne veux pas revivre une grossesse pour le moment.
Je n’arrive pas à passer à autre chose, et je ne « veux » pas oublier cette IVG médicamenteuse. Ma famille ne me comprend pas, j’ai même eu le droit à « tu es folle, ne compare pas les situations. Tu n’avais que presque 2 mois de grossesse ». Aussi, je ne souhaite à personne cela ! Merci à celles qui me liront et comprendront.”
Les impacts psychologiques de l’IVG médicamenteuse
Le témoignage de Manon met en lumière les conséquences émotionnelles d’une IVG médicamenteuse réalisée sous pression. Les regrets, la culpabilité, les cauchemars, et le mal-être face aux grossesses ou bébés d’autrui sont des expériences rapportées par certaines femmes, souvent exacerbées par un manque de soutien.
- Regrets et culpabilité : Manon ressent un vide profond et regrette sa décision, influencée par des pressions externes.
- Cauchemars obsessionnels : Les rêves récurrents de l’IVG reflètent un traumatisme psychologique.
- Difficultés relationnelles : L’IVG impacte ses rapports avec son conjoint et son entourage.
- Manque de compréhension : Les remarques de sa famille illustrent l’isolement émotionnel.
Pour aller plus loin :
Le témoignage de Marion met en lumière les douleurs et complications possibles après une IVG médicamenteuse, ainsi que leur impact psychologique. Ce témoignage vous a touché ? Vous vous reconnaissez dans certains aspects de son récit ? Que vous voyez en demande d’IVG ou que vous ayez avorté, notre association vous propose une aide gratuite, anonyme et bienveillante pour vous accompagner dans ces moments délicats.