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Clémence, 25 ans, contrainte de subir une ivg médicamenteuse car le papa ne la soutient pas

Mise à jour : 09/04/2025        Temps de lecture : 5 min

Témoignage de Clémence, 25 ans, qui partage sa détresse après une IVG médicamenteuse réalisée à 6 semaines de grossesse. Elle est déjà maman d’un petit garçon de 15 mois.


Une première grossesse imprévue malgré la contraception

Je m’appelle Clémence, j’ai 25 ans, et je souhaite témoigner de ma détresse suite à mon IVG médicamenteuse, qui a eu lieu le 22 septembre dernier, à 6 semaines de grossesse.

Je suis en couple avec un homme de 40 ans, soit 15 ans de plus que moi. Nous vivons ensemble depuis bientôt 5 ans. Il est déjà papa d’une jeune fille de 11 ans, et nous avons eu ensemble un petit garçon qui a aujourd’hui 15 mois.

Ma première grossesse avait été un accident sous contraception. Les trois premiers mois avaient été très compliqués : un grand manque de confiance en moi, la peur d’être une mauvaise mère, la peur de l’inconnu. Et pourtant, lorsque mon fils est arrivé, ce fut une révélation. Comme quoi, l’instinct maternel ne s’invente pas !


L’envie d’un second enfant… non partagée

Très vite après la naissance, j’ai ressenti une forme de nostalgie. Je savais au fond de moi que je désirais un second bébé. J’avais ce besoin de créer un cocon familial.

Je n’ai jamais caché ce désir autour de moi. Mais le papa, lui, m’a toujours fait comprendre qu’il ne souhaitait pas avoir un autre enfant (enfin, un troisième pour lui).


Le choc du test de grossesse positif

En septembre, j’étais très fatiguée, j’avais des vertiges, et mes règles tardaient. J’étais pourtant toujours sous contraception, et très rigoureuse. Mais j’ai décidé d’acheter un test de grossesse… Il s’est affiché positif immédiatement.

Prise de panique, je n’ai rien dit à mon compagnon. J’ai pris rendez-vous chez mon médecin traitant, qui m’a orientée vers un centre pour une IVG médicamenteuse.


L’annonce inattendue : des jumeaux

Le jour même, j’ai obtenu un rendez-vous. Une fois dans le cabinet, le gynécologue a procédé à une échographie. Et là, la surprise : deux poches gestationnelles. Deux bébés.

J’étais déjà paniquée à l’idée d’un bébé… alors deux ! Ce n’était pas possible. J’ai confirmé ma volonté d’interrompre la grossesse.


L’absence de soutien du père

De retour à la maison, j’appréhendais d’annoncer la nouvelle. Mais au fond de moi, j’espérais un soutien.

– « Chou… tu peux venir ? Je dois te parler deux minutes… »
– « Oui, qu’est-ce qu’il se passe ? »
– (Inspiration) « Je suis enceinte. »
– « Ah… et ? »
– « Ils sont deux. »
– « T’es sérieuse ? »
– « Mais ne t’inquiète pas, je vais interrompre la grossesse. »
– « Ah tu me rassures. Comment on aurait fait sinon… »
– « Oui, je sais. »

Le week-end a passé sans un mot de sa part. Pas une question, pas une attention, aucun accompagnement. J’étais seule.

Le jour de l’IVG médicamenteuse, je suis allée au centre. C’était aussi le premier anniversaire de notre petit garçon. Je ne l’oublierai jamais


Un traumatisme profond après l’IVG

Aujourd’hui, je me sens anéantie. Cette décision, prise trop vite, pour quelqu’un d’autre, est devenue un cauchemar.

Je souffre de violentes crises d’anxiété, notamment dans les lieux bondés ou en voiture.
Pas un jour ne passe sans que je pense à ces deux bébés.
Mes nuits sont hachées.
Je me sens dépassée dans mon rôle de maman.
À la vue d’un bébé ou lorsqu’une grossesse m’est annoncée, je me replie sur moi-même et pleure.

Je n’ai plus de motivation. Ni personnelle, ni professionnelle.
J’éprouve une colère immense : envers moi-même, mais surtout envers lui.

Je suis comme une cocotte-minute. J’ai peur d’exploser.


1. Qu’est-ce qu’une IVG médicamenteuse et à quel stade de la grossesse peut-elle être réalisée ?

L’IVG médicamenteuse est une interruption volontaire de grossesse réalisée par la prise de médicaments, sans intervention chirurgicale. Elle peut être pratiquée jusqu’à 7 semaines de grossesse (soit 9 semaines d’aménorrhée) en France, souvent à domicile ou dans un centre médical. Elle nécessite deux étapes : la prise de la mifépristone, puis celle du misoprostol 24 à 48 heures plus tard.


2. Est-il courant de ressentir de la détresse émotionnelle après une IVG ?

Oui. De nombreuses femmes peuvent ressentir une tristesse, un sentiment de culpabilité, d’isolement ou d’angoisse après une IVG, même lorsque la décision semblait claire. Il est important de ne pas minimiser ces émotions. Un accompagnement peut être nécessaire.


3. Peut-on tomber enceinte malgré la prise régulière d’un contraceptif ?

Oui, aucun moyen de contraception n’est efficace à 100 %. Des grossesses peuvent survenir même en cas de prise correcte de la pilule, à cause d’interactions médicamenteuses, de troubles digestifs (vomissements, diarrhées), ou d’une absorption irrégulière. En cas de doute, il est toujours recommandé de faire un test de grossesse.



Le témoignage de Clémence vous a touché ? Vous vous reconnaissez dans certains aspects de son récit ? Que vous voyez en demande d’IVG ou que vous ayez avorté, notre association vous propose une aide gratuite, anonyme et bienveillante pour vous accompagner dans ces moments délicats.


Tous les témoignages rapportés sur IVG.NET sont authentiques. Aucun d’entre eux n’a été généré par IA ou inventé. Ces témoignages sont publiés avec l’accord de chacune des personnes concernées. Dans certains cas, le prénom a été modifié pour préserver l’anonymat. Ces témoignages sont le reflet fidèle de la complexité et de la diversité des situations des femmes confrontées à l’avortement.

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