Soutenir sa partenaire pendant sa grossesse : vos droits et devoirs
Ma partenaire est enceinte… Un choc, et maintenant ?
Apprendre que votre partenaire est enceinte peut être un véritable choc émotionnel. Vous pouvez ressentir de la surprise, de la peur, voire de la colère. Il est naturel de se demander : “Que puis-je faire ?” ou même : “Est-ce qu’elle va envisager une IVG ?”
Quelle que soit votre réaction, votre attitude dans cette situation jouera un rôle important pour votre partenaire. Alors, comment réagir et quels sont vos droits en tant que futur père en France ?
Que puis-je faire si ma partenaire est enceinte ?
Beaucoup d’hommes ont une vision réductrice de leur rôle. Le réflexe fréquent est de dire :
« Quoi que tu fasses, je vais te soutenir. »
Si cette phrase peut sembler rassurante, elle est parfois interprétée comme un désengagement, laissant toute la responsabilité à la femme. Or, peu de femmes souhaitent prendre seules la décision de poursuivre ou non une grossesse.
Ce qu’attend souvent une femme, c’est un soutien actif, clair et honnête de la part de son partenaire.
Conseils pour bien accompagner votre partenaire :
- Exprimez honnêtement ce que vous pensez de la grossesse. Ne supposez pas qu’elle connaît votre position.
- Soyez clair sans mettre de pression.
- Aidez-la à s’informer sur toutes les options disponibles, pour qu’elle puisse faire un choix éclairé.
Des divergences peuvent provoquer des tensions ou des conflits. Essayez de respecter sa décision, dans la mesure de vos capacités.
Quels sont les droits du père avant la naissance en France ?
En France, les droits d’un futur père avant la naissance sont limités, surtout si vous n’êtes pas marié à la mère de l’enfant.
1. Aucune autorité légale sur la grossesse
- La loi française donne à la femme enceinte le droit exclusif de décider si elle poursuit ou non la grossesse.
- Le consentement du père n’est pas requis pour une IVG.
- Vous n’avez pas le droit d’imposer une interruption ou une poursuite de grossesse.
Important : Contraindre une femme à avorter est un crime puni par la loi. L’article 223-10 du Code pénal prévoit jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende. En 2009, le chanteur Cheb Mami a été condamné à 5 ans de prison pour avoir tenté de forcer son ex-compagne à avorter.
2. La reconnaissance anticipée de l’enfant
- Vous pouvez reconnaître l’enfant avant sa naissance, en mairie.
- Cette démarche permet d’établir votre filiation paternelle dès la naissance.
- Elle facilite ensuite l’accès à l’autorité parentale conjointe, notamment si vous n’êtes pas mariés.
À savoir : Si la reconnaissance est faite après la naissance, cela peut compliquer vos droits (autorité parentale, garde, etc.).
3. Responsabilité financière avant la naissance
- En principe, vous n’êtes pas légalement obligé de contribuer aux dépenses liées à la grossesse si vous n’êtes pas en couple.
- Toutefois, dans certains cas, la mère peut demander une contribution financière via une action en justice (ex. : responsabilité civile).
4. Pas d’autorité parentale avant la naissance
- L’autorité parentale (éducation, santé, décisions importantes) ne s’acquiert qu’après la naissance.
- Pour les couples non mariés, la reconnaissance de l’enfant est nécessaire pour que le père puisse faire valoir ses droits parentaux.
Conclusion
Si votre partenaire est enceinte, vous avez peut-être le sentiment d’être mis à l’écart. Pourtant, votre implication compte. Exprimez-vous clairement, informez-vous sur vos droits, et accompagnez-la avec respect. Même si la décision finale revient à la femme, vous avez un rôle à jouer. Notre association est spécialisée dans l’accompagnement de femmes en demande d’IVG, nous pouvons aussi répondre à vos questions et écouter vos doutes en toute confidentialité et vous aider à mieux comprendre vos éventuels droits en tant que futur père.