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Violences conjugales et IVG : un lien trop souvent ignoré

Mise à jour : 04/05/2024        Temps de lecture : 4 min

Un fléau sous-estimé

Aujourd’hui, en France, une femme meurt tous les 3,9 jours des suites de violences conjugales. Même si la situation s’est timidement améliorée, elle reste un vrai problème de société, encore trop peu abordé. Certes, les gouvernements semble avoir pris conscience de l’enjeu depuis quelques années, mais les violences faites aux femmes restent encore largement sous-signalées.

La violence conjugale fait peur, et souvent, on préfère ne pas en parler. Les victimes, de leur côté, ressentent honte, culpabilité, isolement et n’osent pas dénoncer leur situation. Malgré quelques progrès ces dernières années, il y a une forme de silence médiatique qui contribue à entretenir une forme de complicité passive.


Violences conjugales et IVG : un lien tabou

Au-delà des drames mortels, ce sont aussi les violences invisibles – harcèlement, violences psychologiques ou économiques – qui minent la vie des femmes. La grossesse, loin de calmer certaines situations, peut même réactiver ou aggraver les violences. Dès les premières semaines, la pression psychologique s’intensifie, parfois jusqu’à forcer la femme à avorter contre sa volonté.

Or, beaucoup de personnes ignorent que le code pénal français punit jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amendes (art. 223-10 du code pénal) ceux qui provoquent ou tentent de provoquer un avortement chez une femme sans son consentement.

Un exemple tristement célèbre est celui de la condamnation de Cheb Mami à une lourde peine de prison. Le chanteur franco-algérien Cheb Mami a été condamné le 3 juillet 2009 à cinq ans de prison ferme par le Tribunal Correctionnel de Bobigny pour des violences infligées en 2005 à son ex-compagne, qu’il voulait forcer à avorter.


Témoignages de femmes forcées à avorter

Nous recevons de nombreux témoignages de femmes qui évoquent le chantage affectif ou la pression directe exercée par leur partenaire pour interrompre une grossesse. Dans bien des cas, le consentement est arraché plus que donné.

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À lire : le témoignage ().


Des mesures pour protéger les victimes :

La mise en place du 5e plan triennal 2017-2019 de lutte contre les violences faites aux femmes a permis quelques avancées :

  • Plateforme téléphonique d’urgence pour les victimes.
  • Création de places d’hébergement d’urgence.
  • Référé-protection : procédure accélérée pour mettre à l’abri une femme sans attendre un dépôt de plainte.
  • Éloignement du conjoint violent, désormais élargi aux concubins et aux partenaires de PACS.

Une justice pour toutes les femmes

Il est essentiel que la protection juridique s’applique à toutes les femmes, qu’elles soient mariées, pacsées ou en union libre. Trop souvent, les violences conjugales associées à l’IVG restent invisibles dans les statistiques, les débats publics et même les accompagnements médicaux.


Conclusion

Violences conjugales et IVG sont malheureusement parfois étroitement liées. La violence, psychologique ou physique, ne s’arrête pas à la porte de la maternité. Protéger les femmes, c’est aussi respecter leur choix, leur consentement, et leur permettre de décider librement de leur grossesse, sans menace ni pression.

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