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L’avortement peut-il fragiliser une femme ? Étude et impacts

Mise à jour : 20/05/2025        Temps de lecture : 5 min

L’IVG : un outil d’émancipation ou une source de fragilisation ?

L’opinion commune présente l’IVG comme un outil permettant aux femmes de mieux contrôler leur vie, en les libérant des contraintes de la maternité. L’avortement est devenu un véritable symbole de la libération des femmes depuis les années 60, à tel point que le droit à l’avortement a été constitutionnalisé. Pourtant, si l’on creuse au-delà de cette image idéalisée, certaines études suggèrent que lavortement pourrait, au contraire, être un élément de fragilisation pour les femmes.

Cette question a été explorée par Thomas Strahan, chercheur américain de l’Association for Interdisciplinary Research in Values and Social Change. Ses travaux, basés sur 26 études menées aux États-Unis, remettent en question l’idée que l’IVG est systématiquement bénéfique pour les femmes.


Les impacts psychologiques et sociaux de l’IVG

Contrairement à l’idée que l’IVG améliore le statut socio-économique des femmes, Strahan montre que les femmes ayant avorté présentent un risque accru de problèmes émotionnels et psychologiques. Ces troubles peuvent affecter leur capacité à prendre des décisions, à interagir avec autrui, et à maintenir des compétences professionnelles, réduisant ainsi leurs opportunités d’emploi.

Son étude révèle également une augmentation de la consommation d’alcool ou de substances (médicaments, drogues) chez ces femmes, souvent comme un moyen d’« engourdir » les sentiments négatifs post-IVG. Cela peut nuire à leur efficacité professionnelle et à leur capacité à développer des relations sentimentales constructives.


Un cycle de grossesses non planifiées et d’IVG répétées

Paradoxalement, les femmes ayant subi un avortement sont plus susceptibles de retomber enceintes et de recourir à une nouvelle IVG. Aux États-Unis, près de 50 % des avortements sont des IVG répétées, souvent motivées par un désir de « remplacer » l’enfant perdu. Cependant, les mêmes pressions sociales qui ont conduit au premier avortement se reproduisent, perpétuant un cycle de grossesses non planifiées.

Les adolescentes sont particulièrement touchées : celles ayant avorté sont quatre fois plus susceptibles de recourir à une nouvelle IVG. Environ 20 % avortent à nouveau dans l’année, et 38 % dans les cinq ans.


Conséquences socio-économiques et relationnelles

Les femmes ayant subi plusieurs IVG présentent un risque accru de problèmes de santé mentale et physique, augmentant leur dépendance aux aides médicales et sociales. Elles rencontrent également des difficultés à établir des relations durables, avec un risque plus élevé de ne pas se marier, de divorcer, ou de vivre des relations instables. Cela peut réduire le revenu du ménage et accroître la probabilité de dépendance à l’aide sociale.

Beaucoup de ces femmes souhaitent avoir des enfants « plus tard » et mènent à terme d’autres grossesses. Cependant, elles restent souvent célibataires ou séparées, un résultat qu’elles cherchaient précisément à éviter par l’avortement initial.


Conclusion de l’étude : l’avortement peu fragiliser plutôt qu’émanciper

Thomas Strahan conclut que l’avortement répété ne conduit pas à la prospérité économique ou au bien-être social, mais plutôt à une fragilisation des femmes. « L’utilisation répétée de l’avortement ne semble pas conduire à l’émancipation, mais à un cycle de pauvreté et de dépendance, exacerbant les inégalités socio-économiques. »

Il critique la présentation médiatique de l’IVG comme « LA solution » pour les femmes, soulignant que cette vision masque les véritables défis. « Peut-être est-il temps de se soucier moins de la symbolique et plus de la réalité. »

Même si cette étude doit être prise du recul (contexte différent de la France, méthode), elle attire l’attention sur le fait que l’avortement peut être très mal vécu par les femmes, ce que nous constatons malheureusement trop souvent chez les femmes accompagnées par l’association. Une meilleure écoute de la femme et un accompagnement renforcé de ces situations difficiles s’avèrent essentielles.

 

Source : Strahan, « Women Increasingly Receive Public Assistance as Abortion is Repeated, » Association for Interdisciplinary Research in Values and Social Change Newsletter, 4(2) :3-7, 1991.

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