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IVG et troubles psychologiques chez les pères

Mise à jour : 16/08/2025       

Devenir parent pour la première fois est un événement majeur qui change la vie et qui peut être difficile, quelle que soit l’issue de la grossesse. L’impact d’une grossesse inachevée (avortement, fausse-couche, mortinaissance) a été largement étudié chez les mères, en revanche ça n’est pas le cas des pères qui restent dans l’angle mort sur ce sujet.

C’est pour répondre à ce manque qu’une étude danoise publiée dans la très sérieuse revue Journal of the American Medical Association ( JAMA du 1er mai 2024 ) cherche à savoir dans quelle mesure une grossesse inachevée ou une grossesse menée à terme avec une issue défavorable (prématurité, malformation) entraînerait des problèmes psychiatriques chez le père.


Une étude au champ large et solidement établie

Cette étude de cohorte à l’échelle nationale a porté sur la période du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2017, et un suivi d’un an s’est terminé le 31 décembre 2018. Les données ont été recueillies à partir de registres nationaux danois.

Les cas de grossesses avec issue défavorable sont l’avortement provoqué, l’avortement spontané, la mortinaissance, les enfants petits pour l’âge gestationnel (SGA) et non prématurés, les prématurés, les malformations congénitales mineures, les malformations congénitales majeures et les malformations congénitales associées à un petit poids pour l’âge gestationnel.

Cette étude danoise, basée sur un large échantillon de 192 455 pères primipares (pères pour la première fois) et sans antécédent de traitement psychiatrique issus de registres nationaux fiables, offre une puissance statistique élevée. En se concentrant exclusivement sur des pères sans antécédents psychiatriques, elle réduit les biais liés à des troubles préexistants. Le suivi complet d’un an permet de capturer les réactions psychologiques au-delà du stress initial, tandis que la diversité des résultats mesurés, incluant traitements pharmacologiques et non pharmacologiques, offre une vision globale des impacts. Enfin, l’ajustement pour l’âge, le niveau d’éducation et le revenu renforce la robustesse des conclusions en limitant les biais.


Une grossesse qui ne parvient pas à son terme peut engendrer des troubles psy chez le père

Les éléments retenus pour identifier un suivi psychiatrique sont les suivants : usage de médicaments psychotropes, le traitement psychiatrique non pharmacologique ou le contact avec un hôpital psychiatrique jusqu’à 1 an après la fin de la grossesse.

Sur les 192 455 pères inclus dans l’étude, 31,1 % ont connu un problème défavorable à la grossesse (grossesse inachevée ou grossesse achevée avec issue défavorable).

  • Les pères ayant un enfant mort-né présentaient un risque significativement accru d’initier un traitement psychiatrique non pharmacologique et un traitement par hypnotiques.
  • Les pères subissant un avortement provoqué précoce (≤12 semaines) présentaient également un risque accru d’initier un traitement par hypnotiques et anxiolytiques.
  • L’avortement provoqué tardif (>12 semaines) et la malformation congénitale majeure étaient associés à un risque accumulé de traitement non pharmacologique.

Les résultats de cette étude de cohorte danoise révèlent que les nouveaux pères qui ont des mortinaissances ou des avortements provoqués ou qui ont une progéniture atteinte de malformation congénitale majeure présentaient un risque accru d’initier un traitement psychiatrique pharmacologique ou non pharmacologique.


Conclusion : l’impact de l’IVG est encore insuffisamment pris en compte chez les pères

Cette étude révèle que les avortements, qu’ils soient précoces (≤12 semaines) ou tardifs (>12 semaines), augmentent significativement le risque pour les pères primipares de recourir à des traitements psychiatriques. Ces résultats soulignent l’impact psychologique notable de l’avortement sur les pères, souvent sous-estimé, et appellent à une meilleure prise en charge de leur santé mentale dans ces contextes.

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