Melissa 23 ans -IVG a 18 ans

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Je n'arrive pas à croire que je vais parler de ce qui m'est arrivé. Aujourd'hui j'ai 23 ans. J'ai avorté il y a 5 ans et j'avais 18 ans.

Malgré ma majorité, personne ne m’a laissé le choix. A l'époque, j'étais avec mon copain depuis quelques mois, à peine 6.  Aujourd'hui, nous sommes toujours ensemble depuis bientôt 6 ans mais cet « évènement"  me ronge, me détruit de l'intérieur depuis des années.

Je suis tombée enceinte et ai avortée juste avant  de passer mon bac, que j'ai raté bien  sûr. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Je n'arrivais pas à croire ce  qui m'arrivait. Ma mère a gardé la tête sur les épaules. Et je ne lui en veux pas de m'avoir fait faire cet acte.  J'étais jeune et immature mais j'en souffre encore aujourd'hui.

Je me rappelle de cette table d'opération froide, de ce couloir où ils m'ont déposée en attendant " mon tour", nous étions plusieurs filles à attendre. L'infirmière qui m’a posé ma perfusion a été très douce et très gentille.  Je ne peux pas en dire autant du chirurgien. Sans cœur, sans âme, difficile de croire qu'il peut faire ça toute la journée sans penser à notre douleur.

J'ai l'impression d'être vide, creuse, inutile. Je n'en ai jamais parlé à personne. Je ne peux pas ! Même pas vous appeler, car j'ai trop honte.

Aujourd'hui mon copain et moi allons faire construire une maison et il pense  à une vie de famille car nous avons une bonne situation…  Mais je ne peux pas. 

Je ne peux pas penser à faire un autre enfant alors que surement je n'ai pas encore  fait le deuil du premier. Je suis perdue, anéantie.

Melissa

Je n'arrive pas à croire que je vais parler de ce qui m'est arrivé. Aujourd'hui j'ai 23 ans. J'ai avorté il y a 5 ans et j'avais 18 ans.

Malgré ma majorité, personne ne m’a laissé le choix. A l'époque, j'étais avec mon copain depuis quelques mois, à peine 6.  Aujourd'hui, nous sommes toujours ensemble depuis bientôt 6 ans mais cet « évènement"  me ronge, me détruit de l'intérieur depuis des années.

Je suis tombée enceinte et ai avortée juste avant  de passer mon bac, que j'ai raté bien  sûr. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Je n'arrivais pas à croire ce  qui m'arrivait. Ma mère a gardé la tête sur les épaules. Et je ne lui en veux pas de m'avoir fait faire cet acte.  J'étais jeune et immature mais j'en souffre encore aujourd'hui.

Je me rappelle de cette table d'opération froide, de ce couloir où ils m'ont déposée en attendant " mon tour", nous étions plusieurs filles à attendre. L'infirmière qui m’a posé ma perfusion a été très douce et très gentille.  Je ne peux pas en dire autant du chirurgien. Sans cœur, sans âme, difficile de croire qu'il peut faire ça toute la journée sans penser à notre douleur.

J'ai l'impression d'être vide, creuse, inutile. Je n'en ai jamais parlé à personne. Je ne peux pas ! Même pas vous appeler, car j'ai trop honte.

Aujourd'hui mon copain et moi allons faire construire une maison et il pense  à une vie de famille car nous avons une bonne situation…  Mais je ne peux pas. 

Je ne peux pas penser à faire un autre enfant alors que surement je n'ai pas encore  fait le deuil du premier. Je suis perdue, anéantie.

Melissa