J'ai lu beaucoup de témoignages et je me suis sentie moins seule. Merci pour cela. Peut-être que je pourrai en aider certaines à mon tour…
J'allais avoir 17 ans quand j'ai avorté. Quand j'ai découvert que j'étais enceinte, je ne m'y attendais pas du tout. J'avais une semaine de retard et un mauvais pressentiment, j'ai fait le test avec ma meilleure amie. Mais c'est le genre de chose qui n'arrive qu'aux autres, jamais je n'aurais pensé que ça puisse me toucher un jour. Ca a été l'effondrement. Après une grande crise de nerfs j'ai tout de suite été voir sur internet comment il était possible d'avorter. Je le détestais d'avance. Mon copain de l'époque était bouleversé, il m'a aidée dans ma démarche. Nous n'avions jamais parlé de le garder. Il était trop tard pour un avortement médicamenteux, j'ai du aller à la clinique. LE plus dur, c'est que mes parents ne savaient rien, j'ai du leur mentir avec l'aide de l'infirmière du lycée, car la loi française autorise les jeunes filles qui veulent avorter à sortir du lycée sans prévenir les parents. Il est donc possible de ne rien leur dire. J'ai été très malade pendant ma grossesse, et le cacher à mes parents a été une épreuve. Mon copain et moi avons rompu car je ne supportais plus l'odeur de son parfum, en vérité je ne supportais plus rien. Je voulais juste m'en débarrasser.
Le 6 février 2012 je suis allée à la clinique à 7h, à 14h tout était fini. Mon copain, enfin mon ex, qui a toujours été là, l'était aussi ce jour-là alors que je l'avais mis à l'écart. Il a été courageux pour nous deux. Quand je suis rentrée chez moi j'ai du faire comme si j'avais passé une journée normale de cours. LA vie continuait. Et j'ai senti un grand vide en moi, un manque. Et puis je commençais à réfléchir à ce que certaines femmes (!) m'avaient dit comme "es-tu prête à lui ôter la vie ?" "tu pleures parce que tu ne sais pas ! Comment tu as pu en arriver là ?". Je ne savais plus, je n'étais plus sûre de mon choix mais c'était fait.
Je m'en suis voulu, longtemps et énormément, malgré le soutien de mes amis, je savais au fond de moi que j'avais fait quelque chose de terrible. Mon copain et moi, nous sommes remis ensemble, mais sans succès. Il a beaucoup souffert de cet événement lui aussi, il faut faire attention à cela : les hommes se sentent parfois très concernés. Nous l'avons vécu très différemment ; lui voulait que nous ayons une vie ensemble, avec d'autres enfants, moi je ne voulais plus jamais entendre parler de bébé.
J'ai fait une grande dépression, avec beaucoup de crises de panique, d'angoisse. Je crois que cette expérience a détruit en moi tout espoir et envie de maternité. Et pourtant je pense à ce bébé tous les jours, sans exception, et je voudrais être pardonnée. J'ai eu une sorte de pardon quand mes parents l'ont découvert, un an après. Ils m'ont soutenue et m'ont envoyé chez un psychiatre. Mais ça n'a pas marché car je n'arrive pas à me pardonner moi-même. Et je me sens très seule, car au bout d'un moment, il devient difficile d'en parler aux proches car, eux, sont passés à autre chose. Mais moi, je ne pourrai jamais. Pourtant, et c'est sûrement le pire, je pense que j'ai fait le bon choix. Je suis aujourd'hui en classe préparatoire littéraire, j'étudie ce qui me passionne. Mais ce manque existera toujours. Pardon.
J'ai lu beaucoup de témoignages et je me suis sentie moins seule. Merci pour cela. Peut-être que je pourrai en aider certaines à mon tour…
J'allais avoir 17 ans quand j'ai avorté. Quand j'ai découvert que j'étais enceinte, je ne m'y attendais pas du tout. J'avais une semaine de retard et un mauvais pressentiment, j'ai fait le test avec ma meilleure amie. Mais c'est le genre de chose qui n'arrive qu'aux autres, jamais je n'aurais pensé que ça puisse me toucher un jour. Ca a été l'effondrement. Après une grande crise de nerfs j'ai tout de suite été voir sur internet comment il était possible d'avorter. Je le détestais d'avance. Mon copain de l'époque était bouleversé, il m'a aidée dans ma démarche. Nous n'avions jamais parlé de le garder. Il était trop tard pour un avortement médicamenteux, j'ai du aller à la clinique. LE plus dur, c'est que mes parents ne savaient rien, j'ai du leur mentir avec l'aide de l'infirmière du lycée, car la loi française autorise les jeunes filles qui veulent avorter à sortir du lycée sans prévenir les parents. Il est donc possible de ne rien leur dire. J'ai été très malade pendant ma grossesse, et le cacher à mes parents a été une épreuve. Mon copain et moi avons rompu car je ne supportais plus l'odeur de son parfum, en vérité je ne supportais plus rien. Je voulais juste m'en débarrasser.
Le 6 février 2012 je suis allée à la clinique à 7h, à 14h tout était fini. Mon copain, enfin mon ex, qui a toujours été là, l'était aussi ce jour-là alors que je l'avais mis à l'écart. Il a été courageux pour nous deux. Quand je suis rentrée chez moi j'ai du faire comme si j'avais passé une journée normale de cours. LA vie continuait. Et j'ai senti un grand vide en moi, un manque. Et puis je commençais à réfléchir à ce que certaines femmes (!) m'avaient dit comme "es-tu prête à lui ôter la vie ?" "tu pleures parce que tu ne sais pas ! Comment tu as pu en arriver là ?". Je ne savais plus, je n'étais plus sûre de mon choix mais c'était fait.
Je m'en suis voulu, longtemps et énormément, malgré le soutien de mes amis, je savais au fond de moi que j'avais fait quelque chose de terrible. Mon copain et moi, nous sommes remis ensemble, mais sans succès. Il a beaucoup souffert de cet événement lui aussi, il faut faire attention à cela : les hommes se sentent parfois très concernés. Nous l'avons vécu très différemment ; lui voulait que nous ayons une vie ensemble, avec d'autres enfants, moi je ne voulais plus jamais entendre parler de bébé.
J'ai fait une grande dépression, avec beaucoup de crises de panique, d'angoisse. Je crois que cette expérience a détruit en moi tout espoir et envie de maternité. Et pourtant je pense à ce bébé tous les jours, sans exception, et je voudrais être pardonnée. J'ai eu une sorte de pardon quand mes parents l'ont découvert, un an après. Ils m'ont soutenue et m'ont envoyé chez un psychiatre. Mais ça n'a pas marché car je n'arrive pas à me pardonner moi-même. Et je me sens très seule, car au bout d'un moment, il devient difficile d'en parler aux proches car, eux, sont passés à autre chose. Mais moi, je ne pourrai jamais. Pourtant, et c'est sûrement le pire, je pense que j'ai fait le bon choix. Je suis aujourd'hui en classe préparatoire littéraire, j'étudie ce qui me passionne. Mais ce manque existera toujours. Pardon.