IVG ou pas ? Lena 23 ans

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Comme vous, je me suis posée la question de l’avortement. IVG ou Pas . C’est assez difficile de témoigner.

IVG ou Pas ?

Comme vous, je me suis posée la question de l’avortement. C’est assez difficile de témoigner. Enfin, j’ai promis à Pascale que je laisserai mon témoignage sur le site et je tiens à la remercier pour le soutien moral qu’elle a su m’apporter quand  j’angoissais en pensant à mon avenir.

Je pensais avorter car ma grossesse n’était pas attendue et que j’étais étudiante, il me restait largement le temps de le faire car je n’en étais qu’à 6 semaines de grossesse, mais j’avais mal au cœur rien que d’y penser, alors j’ai finalement gardé mon bébé.

Je pleurais d’être enceinte, et je pleurais de ne pas pouvoir garder mon bébé. C’était très difficile de prendre une décision. Je n’étais pas dans une situation stable, ce bébé inattendu avait ébranlé mon couple tout récent, le papa m’avait dit qu’il me quitterait si je n’avortais pas et il me restait plusieurs années d’études, et je tenais bien sûr à réussir mes études.

Je ne savais presque rien sur l’avortement car je n’aurais jamais pensé que ça pouvait me concerner, moi. A peine j’ai su que j’étais enceinte, je me suis donc rendue chez le généraliste pour avoir des informations, j’étais totalement perdue et en arrivant à cette consultation, j’avais peur d’être jugée, du fait d’être enceinte, jeune, étudiante… J’y suis allée la boule au ventre et en réalité, le médecin m’a bien accueillie, m’a dit de peser le pour ou le contre d’une grossesse, même inattendue, et m’a affirmé en souriant qu’« un enfant c’est toujours quelque chose de positif« . Ce sont des phrases qui sont restées dans ma mémoire, et dont je me suis souvenue au moment de prendre ma décision. Au moment de faire la prise de sang pour confirmer la grossesse le monsieur qui en était chargé m’a dit « les dés sont lancés, à vous de jouer » d’un ton aimable; là non plus je ne me suis pas sentie jugée, contrairement à ce que j’imaginais, et ce sont des phrases qui m’ont marquée énormément car elles m’ont laissé entrevoir qu’un CHOIX était possible malgré ma situation.  L’idée qu’il était possible malgré tout de garder ce bébé commençait à germer et je cogitais, mais je suis allée à mon rdv au Centre pour l’IVG. J’étais angoissée mais je savais qu’il me restait encore du temps pour décider si j’avortais ou non. La dame du centre ne me sentait pas prête à avorter, elle m’a fait voir l’assistante sociale pour que je connaisse mes droits dans le cas où je garderais l’enfant.

Cela m’a aidé à imaginer une vie possible avec un bébé et en continuant mes études. J’ai dépassé ma grande peur d’en parler avec ma famille, car je savais qu’ils ne sauteraient pas vraiment de joie en leur apprenant que je pensais garder le bébé et grâce à tout cela, une nuit, je me suis réveillée avec les idées claires; je gardais le bébé.

Cette décision prise, je me sentais vraiment soulagée mais j’ai recommencé à angoisser face aux questions matérielles, d’organisation, etc qui apparaissaient tout à coup. J’avais l’impression d’être face à une montagne qu’il me faudrait gravir. C’est là que le soutien de Pascale m’a été précieux. Malgré ces circonstances pas forcément idéales pour mettre son enfant au monde, tout s’est bien passé, mon bébé va avoir un an et j’ai repris mes études peu après l’accouchement.  Si je peux vous donner un conseil, et je vous le dis de tout cœur, c’est de décider par vous même, c’est votre corps, votre vie, personne n’a à influencer votre choix, il vous appartient. C’est ce que j’ai fait, j’ai gardé le bébé tout ne sachant pas si mon bébé aurait un père ou non. Le bébé s’était mis à compter trop pour moi pour m’en séparer alors que je commençais à rêver de pouvoir faire sa connaissance. Ca vaut la peine de réfléchir et envisager plusieurs situations. Me concernant, ce sont ces gens dont je vous ai parlé qui m’ont permis de m’autoriser à penser mener cette grossesse à son terme car même si j’en avais envie, j’étais bloquée par la peur d’être jugée, peur de me sentir mal à l’aise, et par la peur de rater mes études. N’ayez crainte des gens, ceux qui vous aiment vous soutiendront je pense: je n’ai perdu aucune de mes amies !

Léna