Le silence sur les risques de l’IVG !
Le Ministère de la Santé fait -il son travail ?
Pour montrer combien l’information peut être insuffisante sur cette question , même du coté des pouvoirs publics, nous avons relevé 8 positions erronées sur le site internet officiel du Ministère de la Santé sur IVG :
1/ Il n’y aurait pas de conséquences psychologiques après une IVG.
On trouve une affirmation un peu rapide du gynécologue Philippe Faucher sur une vidéo du site du gouvernement : « La majorité des études scientifiques sérieuses qui ont été publiées sur le sujet montrent qu’il n’y a pas de séquelle à long terme psychologique de l’avortement. Il n’y a pas de syndrome post-traumatique qui persisterait à distance, plusieurs années après un avortement. »
Pourtant des centaines d’études scientifiques ont été publiées dans les revues internationales depuis plus de 30 ans. Elles attestent l’existence de ces souffrances à court et long terme. Le Professeur René Ecochard du CHU de Lyon vient de compiler une partie de ces études dont la méta-analyse réalisée par Priscilla K. Coleman publiée en 2011 dans le British Journal of Psychiatry . Ce dernier a fait une synthèse portant sur 22 études, 36 critères et 877.181 femmes (dont 163.831 ayant fait une IVG). Des études controversées dans le sens de la minoration des effets de l’IVG existent mais elles ne peuvent pas changer sérieusement le large consensus sur cette question.
2/ Les témoignages relayés sur internet seraient « trompeurs » et « culpabilisants », etc…
Les sites qui ouvrent largement leurs pages aux témoignages disposent de plusieurs milliers de témoignages authentiques de souffrance. Ainsi notre page facebook par exemple regorge de posts anonymes ou signés. Cela est attesté par 105.000 likes sur cette page.
3/ Une IVG « ne peut pas » rendre stérile :
Une sage-femme (Mme Aunis ) répond péremptoirement à une question sur ce point : « Que ce soit par la méthode médicamenteuse ou chirurgicale, il n’y a pas de risque de stérilité. Bien au contraire, la fertilité revient assez rapidement. Il faudra donc anticiper pour que vous ayez un moyen de contraception dès le jour de l’intervention. »
L’expression « bien au contraire » serait risible si le sujet n’était pas aussi grave. Surtout cela ne correspond pas aux observations quotidiennes des médecins. Les études scientifiques internationales montrent par exemple que les femmes ayant des antécédents d’un avortement sont face à un risque 2,3 fois plus élevé d’avoir un cancer du col utérin (donc d’infertilité) , par rapport aux femmes sans antécédents d’avortement. Les femmes ayant eu plus de deux IVG sont confrontées à un risque relatif de x 4,92 fois supérieur (M-G, Le, et al., “Oral Contraceptive Use and Breast or Cervical Cancer: Preliminary Results of a French Case- Control Study, Hormones and Sexual Factors in Human Cancer Etiology, ed. JP Wolff, et al., Excerpta Medica: New York (1984) pp.139-147; F. Parazzini, et al., “Reproductive Factors and the Risk of Invasive and Intraepithelial Cervical Neoplasia,” British Journal of Cancer, 59:805-809 (1989); H.L. Stewart, et al., “Epidemiology of Cancers of the Uterine Cervix and Corpus, Breast and Ovary in Israel and New York City,” Journal of the National Cancer Institute 37(1):1-96; I. Fujimoto, et al., “Epidemiologic Study of Carcinoma in Situ of the Cervix,” Journal of Reproductive Medicine 30(7):535 (July 1985); N. Weiss, “Events of Reproductive Life and the Incidence of Epithelial Ovarian Cancer,” Am. J. of Epidemiology, 117(2):128-139 (1983); V. Beral, et al., “Does Pregnancy Protect Against Ovarian Cancer,” The Lancet, May 20, 1978, pp. 1083-1087; C. LaVecchia, et al., “Reproductive Factors and the Risk of Hepatocellular Carcinoma in Women,” International Journal of Cancer, 52:351, 1992. )
Autre exemple : L’endométrite est un risque post-avortement surtout pour les adolescentes, qui sont 2,5 fois plus susceptibles d’avoir une endométrite après une IVG que les femmes de 20-29 ans (Burkman, et al., “Morbidity Risk Among Young Adolescents Undergoing Elective Abortion” Contraception, 30:99-105 (1984); “Post-Abortal Endometritis and Isolation of Chlamydia Trachomatis,” Obstetrics and Gynecology 68(5):668- 690, (1986)
4/ « L’IVG, c’est votre droit » dit le site du gouvernement !
Affirmer un « droit» n’est pas suffisant pour préserver la santé de la femme . Il faut voir aussi respecter tout ce que dit « la loi » . Ainsi , les médecins ont l’obligation d’informer la femme « des risques et des effets secondaires potentiels de l’IVG » ( art L 2212-3 du code de la Santé)
5/ L’ivg médicamenteuse évacue un « oeuf » :
Le site du gouvernement affirme « Ce médicament interrompt la grossesse. Il bloque l’action de l’hormone nécessaire au maintien de la grossesse (la progestérone), favorise les contractions de l’utérus et l’ouverture du col utérin. À l’issue de cette première étape, il peut survenir des saignements plus ou moins importants. Exceptionnellement, l’oeuf peut déjà être évacué à ce stade. »
Quand la femme fait une ivg, elle n’évacue pas un «oeuf » mais un « embryon » . Scientifiquement la phase embryonnaire débute au 25 eme jour qui suit la conception. Le site est volontairement trompeur !
6/ L’IVG chirurgicale consiste en une aspiration de l’œuf :
C’est faux ! La femme enceinte n’évacue pas un « oeuf » mais au moins un «embryon» , ou plus souvent encore un «fœtus» car scientifiquement, la phase fœtale débute à la 8 eme semaine de grossesse ! Or l’ivg par aspiration se fait le plus souvent à partir de 8 semaines de grossesse…
Le site gouvernemental parle de « contenu de l’utérus » au lieu d’exprimer la réalité de l’acte. Quant aux conséquences, elles sont absentes, comme « évacuées » en quelques lignes fallacieusement rassurantes.
7/ Le site du gouvernement s’affiche « neutre »
Le numéro vert anonyme et gratuit du gouvernement (0800 08 11 11) est tenu par des opératrices qui sont des militantes du Mouvement du Planning familial ou formées par le Planning. ( cf communiqué de presse du Planning Familial en date 28 septembre 2015). Elles encouragent de fait l’ivg par leurs conseils. Lorsque les délais sont dépassés, elles conseillent des cliniques à l’étranger (preuves disponibles). Les liens qui sont donnés sur le site du gouvernement ne sont pas neutres :
En conclusion, notre association demande instamment au Ministre de la Santé de corriger son site et de laisser les sites indépendants faire un travail d’information objectif sur les risques de l’IVG.