Le nombre d’avortements ne cesse de croître en France, mais quel est l’impact psychologique de l’avortement aujourd’hui auprès de toutes les personnes impliquées dans cette pratique ?
Pédiatrie et IVG
Le Docteur Labarthe, pédiatre, a étudié le syndrome post-IVG et particulièrement les conséquences de l’avortement aujourd’hui sur la fratrie en interrogeant les mères des enfants en consultation dans le cabinet médical qui faisaient des colères ou crise de nerfs… En présence d’enfants présentant des troubles du comportement, il a été amené à poser des questions à la maman sur les circonstances de la grossesse. Il a ainsi recueilli des données sur une période de dix ans. Il a ainsi remarqué que quand la mère avait fait un avortement, il y avait des risques d’anorexie chez les autres enfants (18 % contre 4 %). Il a également fait l’expérience de demander aux enfants de dessiner leur famille, pendant qu’il parlait avec la maman. Car si les enfants ne peuvent pas verbaliser leurs souffrances, il n’en est pas de même dans leurs dessins. Ils s’expriment d’une autre façon. Les dessins révèlent donc des choses insoupçonnées. Le Docteur Labarthe a remarqué que les enfants représentaient l’enfant non né par un rond barré ou par un personnage non fini. Enfin il arrive que, quand l’enfant est au courant de l’avortement, il le transforme par un cœur ou un soleil. En illustration nous avons mis un exemple de ces dessins…
Enquête dans les hôpitaux sur l’avortement aujourd’hui
Le nombre d’avortements ne cesse de croître en France, mais quel est l’impact psychologique de l’avortement aujourd’hui auprès de toutes les personnes impliquées dans cette pratique ?
Pendant plusieurs mois, Sabine Faivre a mené une enquête au sein de l’hôpital ; elle a observé de façon « neutre » et écouté les personnes, de l’assistante sociale au médecin, des femmes et des couples concernés aux conseillers conjugaux et aux équipes d’infirmiers ; elle a ainsi retranscrit la réalité vécue aujourd’hui par chacun des acteurs de l’avortement aujourd’hui (1).
Des acteurs isolés
Quel accompagnement ?
Mensonges et tabou
– mensonge sur la réalité de l’acte : certaines équipes préfèrent l’IVG chirurgicale parce qu’elles voient la femme partir au bloc et revenir presque dans le même état ; elles n’ont rien vu, rien entendu, cela leur permet de gommer l’événement. « Les femmes qui vivent l’IVG sous RU 486 le vivent encore plus mal, parce qu’elles assistent à leur avortement en direct ; elles récupèrent elles-mêmes les débris de l’avortement » ;
– mensonge sur les conséquences : la souffrance liée à l’avortement est taboue, elle n’est pas reconnue dans notre société. Pourtant, les femmes qui consultent pour un suivi post-IVG savent que pour parvenir à dépasser leur souffrance et à se reconstruire, il leur faudra apprendre à nommer l’enfant perdu.
En résumé
L’IVG est vécue comme un drame totalement isolé : isolé en amont des alternatives qui pourraient permettre de l’éviter, et isolé en aval des propositions d’écoute et d’accompagnement qui pourraient permettre de le soigner. Tel qu’il est conçu, le dispositif ressemble à une sorte d’entonnoir dans lequel les individus n’ont d’autre choix que s’y engouffrer. Tous reconnaissent que l’échec contraceptif mène à coup sûr vers l’avortement. Devant l’urgence à agir, la solution ne serait-elle pas dans l’éducation à une sexualité responsable qui aurait l’avantage d’être au service des hommes, dont on parle peu, autant que des femmes ?
1. La vérité sur l’avortement aujourd’hui, Sabine Faivre, ed. Téqui, 2006