Le taux de mortalité après un avortement est trois fois plus élevé qu’après une naissance. Une étude des décès liés à une grossesse révèle que le taux de mortalité après un avortement est 2,95 fois plus élevé qu’après une grossesse menée à terme.
Le taux de mortalité après un avortement est trois fois plus élevé qu’après une naissance
Une étude des décès liés à une grossesse publiée dans le numéro de mars 2004 du American Journal of Obstetrics and Gynecology (journal américain d’obstétrique et gynécologie) révèle que le taux de mortalité après un avortement est 2,95 fois plus élevé qu’après une grossesse menée à terme.
Cette étude a été menée en Finlande entre 1987 et 2000 parmi des femmes âgées de 15 à 49 ans. Les chercheurs ont mis en relation les déclarations de naissance et d’avortement et les certificats de décès. Le taux de mortalité annuel des femmes qui avaient avorté l’année précédente est supérieur de 46 % à celui des femmes n’ayant pas été enceintes. Paradoxalement, celui des femmes ayant accouché est nettement inférieur à celui des femmes n’ayant pas été enceintes. Ce taux est de 57 décès pour cent mille pour les femmes non enceintes, 28,2 pour cent mille pour les femmes qui ont été jusqu’au terme. On a 51,9 déces pour cent mille pour celles ayant fait une fausse couche tardive, et 83,1 pour celles qui ont avorté.
Le groupe des chercheurs, avec à leur tête Mika Gissler, du Centre National de Recherche et Développement Finlandais pour le Bien-Etre et la Santé, a conclu que la grossesse est un « facteur de bonne santé » pour les femmes. Cette étude révèle également les difficultés soulevées par l’identification des effets directs et indirects d’une grossesse sur le décès consécutif à cette grossesse. L’examen des décès naturels et identifiés comme ‘non liés à une grossesse’ montre que les femmes ayant eu recours à l’avortement sont davantage susceptibles de mourir de causes non imputables à la grossesse. Elles sont aussi plus susceptibles de mourir de causes violentes (6.3 fois plus). Cette étude fait suite à une autre qui montre que le taux de décès après un avortement est nettement supérieur à celui après une naissance.
Convergence des études finlandaise et américaine
Une précédente étude, publiée dans le ‘Southern Medical Journal’ a cherché un rapport entre les certificats de décès et les remboursements de Medic-Aid suite aux naissances et avortements d’environ 173 000 femmes californiennes (USA) à faibles revenus. Les chercheurs ont découvert que les femmes ayant avorté ont 2 fois plus de risque de mourir dans les 2 années qui suivent et que ce taux plus élevé de mortalité persiste au moins pendant 8 ans. Une conclusion inattendue des études finlandaise et américaine révèle un risque élevé de mourir d’une maladie cardiovasculaire.
Les résultats sont plus spectaculaires chez les chercheurs Américains qui ont étudié les effets de l’avortement sur un plus long terme. Leur étude révèle en effet que, comparées aux femmes qui ont accouché, celles qui ont avorté ont presque 3 fois plus de risque de mourir d’un problème circulatoire et 5 fois plus de risque de mourir d’un accident cérébral durant les 8 années suivantes. Les chercheurs pensent que ce résultat peut s’expliquer par une fréquence accrue des dépressions et des crises d’angoisse provoquées par un avortement.
Etude réalisée sur 13 ans et publiée dans ‘American Journal of Obstetrics and Gynecology ’
Références :
Gissler M, Berg C, Bouvier-Colle MH, Buekens P. Pregnancy-associated mortality after birth, spontaneous abortion or induced abortion in Finland, 1987-2000. Am J Ob Gyn 2004; 190:422-427.
Reardon DC, Ney PG, Scheuren F, Cougle J, Coleman PK, Strahan TW. Deaths associated with pregnancy outcome: a record linkage study of low income women. South Med J 2002 Aug; 95(8):834-41.