Trois chercheurs de l’Université de Manitoba au Canada se sont intéressés à l’Avortement aux USA et ont publié une étude sur « les associations entre avortement, troubles mentaux, et comportement suicidaire dans un échantillon nationalement représentatif ». Les chercheurs ont examiné la relation entre l’avortement, les troubles mentaux et le comportement suicidaire à l’aide d’un large échantillon nationalement représentatif aux Etats-Unis.
Avortement aux USA : dépression et troubles mentaux
Résultats d’une étude psychiatrique portant sur 3.310 femmes aux USA
Trois chercheurs de l’Université de Manitoba – Département Psychiatrie – au Canada (N. Mota, M. Brunett, J. Sareen), ont publié dans The Canadian Journal of Psychiatry (Avril 2010, Vol 55 p. 239) une étude importante sur « les associations entre avortement, troubles mentaux, et comportement suicidaire dans un échantillon nationalement représentatif ». Cette étude a fait l’objet d’une communication à la 58 eme Conférence de Vancouver de la « Canadian Psychiatric Association ».
L’objectif de l’étude fut d’approfondir la relation entre l’avortement et la maladie mentale que des études antérieures avaient déjà mis en valeur mais avec des résultats partagés. Les chercheurs ont examiné la relation entre l’avortement, les troubles mentaux et le comportement suicidaire à l’aide d’un large échantillon nationalement représentatif aux Etats-Unis. Les données provenaient de la National Comorbidity Survey Replication (n = 3310 femmes de 18 ans et plus).
Le programme « Composite International Diagnostic Interview » de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a servi à évaluer les troubles mentaux de l’avortement au cours de la vie selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 4e édition. Des analyses de régression logistique multiple ont été employées pour examiner les associations entre l’avortement et les troubles de l’humeur, d’anxiété, d’utilisation de substances, l’alimentation, et les troubles de comportement perturbateur, ainsi que l’idéation suicidaire et les tentatives de suicide au cours de la vie. Il a été calculé le pourcentage de répondantes dont les troubles mentaux sont apparus après le premier avortement. Le rôle de la violence a aussi été exploré. Les fractions attribuables dans la population ont été calculées pour les associations significatives entre l’avortement et les troubles mentaux.
Les résultats de l’étude sont clairs : après ajustement pour tenir compte des données socio-démographiques, l’avortement était associé à une probabilité accrue de troubles mentaux graves :
- troubles de l’humeur (rapport de cotes ajusté [RCa] ou Odss ratio allant de 1,75 à 1,91),
- troubles anxieux (RCa allant de 1,87 à 1,91),
- troubles d’utilisation de substances (RCa allant de 3,14 à 4,99),
- idéation suicidaire et tentatives de suicide (RCa allant de 1,97 à 2,18).
L’ajustement à faire en raison de la violence subit par la femme affaiblissait certaines de ces associations. Pour tous les troubles examinés, moins de la moitié des femmes déclaraient que leur trouble mental avait débuté après le premier avortement. Les fractions attribuables dans la population allaient de 5,8 % (idéation suicidaire) à 24,7 % (toxicomanie). En conclusion, les chercheurs ont pu affirmer : « Notre étude confirme une forte association entre l’avortement et les troubles mentaux »
» Il n’est pas politiquement correct de dire qu’il peut y avoir des troubles psychiques ou des regrets en aval d’une IVG » … » Le négationnisme des troubles qui peuvent survenir à la suite d’une IVG ne sert pas la cause des femmes » Prof. Israël NISAND ( Le figaro du 30-11-2016)