Les risques psycho-comportementaux après une IVG. Le risque de dépression est augmenté de 65 % selon une étude américaine de grande ampleur qui dit que les femmes ayant fait une ivg risquaient d’être touchées par la dépression
Les risques de l’IVG.
(synthèse faite à partir des principales études médicales étrangères sur les troubles après l’IVG)
Dépression après IVG
Parmi les troubles après IVG, le risque de dépression augmente de 65 % : Une étude américaine de grande ampleur montre que les femmes qui avait fait une IVG risquaient à terme d’être touchées par la dépression et cela quel que soit l’âge, l’origine ethnique, l’éducation, le statut matrimonial, le revenu et les antécédents psychiatriques. ( JR Cougle, DC Reardon & PK Coleman, “Depression Associated With Abortion and Childbirth: A Long-Term Analysis of the NLSY Cohort,” Medical Science Monitor 9(4):CR105-112, 2003.)
Le risque de dépression est élevé même en cas d’ivg motivée par une grossesse « non désirée ». Le nombre de dépressions résultant d’une première grossesse non-désirée et interrompue est significativement plus élevé par rapport aux femmes qui ont mené leur grossesse à terme. ( DC Reardon, JR Cougle, “Depression and unintended pregnancy in the National Longitudinal Study of Youth: a cohort study,” British Medical Journal 324:151-2, 2002 )
Troubles psychologiques après l’IVG
D’après une étude parue dans le « Medical Science Monitor » et qui compare les symptômes post-traumatiques liés à l’IVG dans deux pays différents, les États-unis et la Russie: 65 % des femmes américaines reconnaissaient des troubles post-traumatiques qu’elles mettaient en lien avec leur avortement. Un peu plus de 14 % avaient les symptômes caractéristiques de stress post-traumatique après leur avortement. 25 % déploraient ne pas avoir reçu de conseils avisés et 64 % s’étaient senties poussées par leur entourage à avorter. (VM Rue et. al., “Induced abortion and traumatic stress: A preliminary comparison of American and Russian women,” Medical Science Monitor 10(10): SR5-16, 2004.)
60% ont déclaré qu’une « partie d’elle-même était morte » après l’IVG. Le risque d’hospitalisation est alors 2 fois plus élevé. Comparativement, les femmes qui ont avorté sont deux fois plus susceptibles d’être hospitalisées pour une maladie psychiatrique dans les six mois qui suivent l’IVG, que celles qui mènent leur grossesse à terme. (DC Reardon et. al., “Psychiatric admissions of low-income women following abortions and childbirth,” Canadian Medical Association Journal 168(10): May 13, 2003.)
Les femmes reçoivent plus de soins psychiatriques ambulatoires. L’analyse des dossiers de Medicaid en Californie montre que les femmes qui ont fait une IVG reçoivent plus de soins ambulatoires pour des maladies psychiatriques (PK Coleman et. al., “State-Funded Abortions Versus Deliveries: A Comparison of Outpatient Mental Health Claims Over Four Years,” American Journal of Orthopsychiatry 72(1):141-152, 2002.)
Une étude auprès de patientes sur les troubles après l’IVG révèle que seulement 8 semaines après leur IVG :
- 44 % des femmes ont signalé des troubles nerveux,
- 36 % des troubles du sommeil,
- 31 % des regrets quant à leur décision
- et 11% ont dû recevoir des psychotropes.
( Ashton, »The Psychosocial Outcome of Induced Abortion », British Journal of Ob & Gyn. 87:1115-1122, 1980)
Parmi les femmes qui ne présentaient pas d’antécédents de troubles de l’anxiété avant IVG , 30% risquent de déclarer des signes de troubles de l’anxiété généralisée après leur avortement ou IVG par rapport à celles qui mènent leur grossesse à terme. (JR Cougle, DC Reardon, PK Coleman, “Generalized Anxiety Following Unintended Pregnancies Resolved Through Childbirth and Abortion: A Cohort Study of the 1995 National Survey of Family Growth,” Journal of Anxiety Disorders 19:137-142 (2005).
Autres séquelles liées à l’IVG
Troubles du sommeil : Dans une étude sur des femmes qui ne présentaient pas de perturbation du sommeil, il est apparu que les femmes qui avaient fait une IVG étaient plus susceptibles d’être traitées pour des troubles du sommeil que celles qui avaient mené leur grossesse à terme et cela jusqu’à deux fois plus dans les 180 jours qui suivaient l’IVG. De nombreuses études ont montré que les victimes d’un traumatisme éprouvent souvent des troubles du sommeil. ( DC Reardon and PK Coleman, “Relative Treatment Rates for Sleep Disorders and Sleep Disturbances Following Abortion and Childbirth: A Prospective Record Based-Study,” Sleep 29(1):105-106, 2006.
Apparition de troubles chez des femmes équilibrées
Dans une étude en Nouvelle-Zélande les femmes qui avaient avorté montraient des taux plus élevés de comportement suicidaire, de dépression, d’anxiété et d’abus de substances (DM Fergusson et. al., “Abortion in young women and subsequent mental health,” Journal of Child Psychology and Psychiatry 47(1): 16-24,2006.)
Troubles de l’alimentation après IVG
39 % souffrent de troubles alimentaires. Dans une enquête menée auprès de femmes souffrant de problèmes liés à leur avortement, 39% ont déclaré avoir connu des problèmes de boulimie et/ou d’anorexie (T. Burke with D. Reardon, Forbidden Grief: The Unspoken Pain of Abortion (Springfield, IL: Acorn Books, 2002) 189, 293)
Le risque de toxicomanie et d’alcoolisme est multiplié par 5
C’est le résultat d’ une enquête excluant les femmes ayant eu des antécédents de toxicomanie et d’alcoolisme (DC Reardon, PG Ney, “Abortion and Subsequent Substance Abuse,” American Journal of Drug and Alcohol Abuse 26(1):61-75, 2000.)
L’abus de substances au cours de grossesses ultérieures
Parmi les femmes qui accouchent pour la première fois , les femmes qui ont subi une IVG sont 5 fois plus susceptibles de consommer des drogues dures , 2 fois plus susceptibles de consommer de l’alcool et 10 fois plus susceptibles d’utiliser de la marijuana pendant leur grossesse si on les compare à celles qui n ‘ont pas avorté. (PK Coleman et. al., “A history of induced abortion in relation to substance abuse during subsequent pregnancies carried to term,” American Journal of Obstetrics and Gynecology 1673-8, Dec. 2002.)
L’abus d’alcool lié à d’autres problèmes
L’abus d’alcool après un avortement résulte également d’un comportement violent du partenaire, de la séparation ou du divorce, d’un accident de la route et/ou de la perte d’un emploi. (Benedict, et al., « Maternal Perinatal Risk Factors and Child Abuse, » Child Abuse and Neglect 9:217-224, 1985; P.G. Ney, « Relationship between Abortion and Child Abuse, » Canadian Journal of Psychiatry, 24:610-620, 1979; Shepard, et al., « Contraceptive Practice and Repeat Induced Abortion: An Epidemiological Investigation, » J. Biosocial Science 11:289-302, 1979; M. Bracken, « First and Repeated Abortions: A Study of Decision-Making and Delay, » J. Biosocial Science 7:473-491, 1975; S. Henshaw, « The Characteristics and Prior Contraceptive Use of U.S. Abortion Patients, » Family Planning Perspectives, 20(4):158-168, 1988; D. Sherman, et al., « The Abortion Experience in Private Practice, » Women and Loss: Psychobiological Perspectives, ed. W.F. Finn, et al., (New York: Praeger Publishers, 1985) 98-107; E.M. Belsey, et al., « Predictive Factors in Emotional Response to Abortion: King’s Termination Study – IV, » Social Science and Medicine 11:71-82, 1977; E. Freeman, et al., « Emotional Distress Patterns Among Women Having First or Repeat Abortions, » Obstetrics and Gynecology 55(5):630-636, 1980; C. Berger, et al., « Repeat Abortion: Is it a Problem? » Family Planning Perspectives 16(2):70-75 (1984).
L’IVG sous contrainte, la culpabilité et la douleur refoulée de l’IVG
Beaucoup de femmes se sont senties agressées dans leur conscience.
La « décision d’avorter » est souvent le fruit d’une pression de l’entourage. Et même si elles subissent un avortement contre leur gré, les femmes ne sont pas à l’abri de séquelles psychologiques. (George Skelton, “Many in Survey Who Had Abortion Cite Guilt Feelings,” Los Angeles Times, March 19, 1989, p. 28 (question 76).
Voir aussi :Mary K. Zimmerman, Passage Through Abortion (New York, Prager Publishers, 1977). David C. Reardon, “The Duty to Screen: Clinical, Legal, and Ethical Implications of Predictive Risk Factors of Post-Abortion Maladjustment,” the Journal of Contemporary Health Law and Policy 20(2):33-114, Spring 2004.)
2/3 des avortements impliquent une contrainte.
Dans une étude américaine 64 % des femmes interrogées témoignaient des pressions de l’entourage pour qu’elle avorte. (VM Rue et. al., “Induced abortion and traumatic stress: A preliminary comparison of American and Russian women,” Medical Science Monitor 10(10): SR5-16, 2004.)
Les réactions négatives les plus communes suite à une IVG
D’après une enquête menée auprès de femmes souffrant de leur IVG,
- 80% éprouvaient de la culpabilité
- 83% regrettaient leur choix.
- 79% se sentaient perdues.
- 62% éprouvaient de la colère.
- 70% souffraient de signes dépressifs.
D. Reardon, Aborted Women, Silent No More (Springfield, IL: Acorn Books, 2002).
Refoulement de la douleur : Face à la société qui banalise l’IVG, face à la honte personnelle et au déni des professionnels de santé, les femmes refoulent plus leur douleur provoquant des désordres psychiques comme la dépression, les troubles alimentaires, des modes de vie autodestructeurs pouvant aller jusqu’au suicide ( T. Burke, Forbidden Grief: The Unspoken Pain of Abortion (Springfield, IL: Acorn Books, 2002).
Le suicide et tentative de suicide apres l’IVG
Le taux de suicide est 6 fois plus élevé. Deux études d’envergure nationale en Finlande révèlent que les femmes qui ont avorté sont 6 fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide que les femmes qui ont mené leur grossesse à terme. (Gissler, Hemminki & Lonnqvist, « Suicides after pregnancy in Finland, 1987-94: register linkage study, » British Journal of Medicine 313:1431-4, 1996; and M. Gissler, “Injury deaths, suicides and homicides associated with pregnancy, Finland 1987-2000,” European J. Public Health 15(5):459-63,2005.)
30 à 60 % des femmes ont des pensées suicidaires.
Selon une étude 31% de ces femmes avaient des pensées suicidaires après l’IVG. Dans une autre enquête, le nombre de femmes qui avaient des pensées suicidaires atteignait 60 % . 28% d’entre elles avaient fait une tentative de suicide et 14 % avaient fait au moins 2 tentatives de suicide. D. Reardon, Aborted Women, Silent No More (Springfield, IL: Acorn Books, 2002).
Augmentation des risques de suicide de 154 % .
Une autre étude menée sur 173 000 femmes américaines qui ont avorté montre une augmentation de 154 % du risque de suicide par rapport aux femmes qui ont mené leur grossesse à terme. DC Reardon et. al., “Deaths Associated With Pregnancy Outcome: A Record Linkage Study of Low Income Women,” Southern Medical Journal 95(8):834-41, Aug. 2002.
Risques accrus de suicide chez les adolescentes :
Les jeunes filles sont 6 fois plus exposées au risque de suicide dans les 6 mois qui suivent l’IVG si on les compare à celles qui ont mené une grossesse à terme.En outre, le risque de suicide à l’adolescence est 2 à 4 fois plus grand qu’à l’âge adulte après un avortement. B. Garfinkel, et al., “Stress, Depression and Suicide: A Study of Adolescents in Minnesota,” Responding to High Risk Youth (University of Minnesota: Minnesota Extension Service, 1986);( M. Gissler, et. al., “Suicides After Pregnancy in Finland: 1987-94: register linkage study,” British Medical Journal, 313: 1431-1434, 1996; and N. Campbell, et. al., “Abortion in Adolescence,” Adolescence, 23:813-823, 1988.)
Le divorce et les problèmes relationnels chroniques
Les femmes ayant fait une IVG sont beaucoup plus susceptibles de nouer ensuite des relations éphémères et de divorcer plus facilement. Le mal-être que l’on peut observer chez ces femmes est dû à la perte de confiance en soi qui à son tour engendre une plus grande méfiance vis à vis des hommes, des troubles de la sexualité, l’abus de substances, davantage de dépression, d’anxiété et des colères plus fréquentes. (Shepard, et al., « Contraceptive Practice and Repeat Induced Abortion: An Epidemiological Investigation, » J. Biosocial Science 11:289-302, 1979; M. Bracken, « First and Repeated Abortions: A Study of Decision-Making and Delay, » J. Biosocial Science 7:473-491, 1975; S. Henshaw, « The Characteristics and Prior Contraceptive Use of U.S. Abortion Patients, » Family Planning Perspectives, 20(4):158-168, 1988; D. Sherman, et al., »The Abortion Experience in Private Practice, » Women and Loss: Psychobiological Perspectives, ed. W.F. Finn, et al., (New York: Praeger Publishers, 1985) 98-107; E.M. Belsey, et al., « Predictive Factors in Emotional Response to Abortion: King’s Termination Study – IV, » SocialScience and Medicine 11:71-82, 1977; E. Freeman, et al., « Emotional Distress Patterns Among Women Having First or Repeat Abortions, » Obstetrics and Gynecology 55(5):630-636, 1980; C. Berger, et al., « Repeat Abortion: Is it a Problem? » Family Planning Perspectives 16(2):70-75 (1984).
Augmentation de la précarité et du célibat après des avortements répétés
Les femmes qui ont subi plus d’un avortement ont une plus grande probabilité de se retrouver dans une situation de monoparentalité et le risque de se retrouver en situation de précarité s’accroît . Facts in Brief: Induced Abortion,” The Alan Guttmacher Institute, 2002 . Speckhard, Psycho-social Stress Following Abortion, (Kansas City, MO: Sheed & Ward, 1987); and Belsey, et al., « Predictive Factors in Emotional Response to Abortion: King’s Termination Study – IV, » Social Science & Med.icine 11:71-82, 1977. See also P.K. Coleman, V.M. Rue, C.T. Coyle, « Induced abortion and intimate relationship quality in the Chicago Health and Social Life Survey, » Public Health (2009), doi:10,1016/ j.puhe.2009.01.005.
30 à 50% des femmes qui ont avorté éprouvent des troubles sexuels ou de la relation comme le refus de la promiscuité, la frigidité, l’augmentation de la douleur, l’aversion pour la sexualité et/ou pour les hommes. Speckhard, Psycho-social Stress Following Abortion, (Kansas City, MO: Sheed & Ward, 1987); and Belsey, et al., « Predictive Factors in Emotional Response to Abortion: King’s Termination Study – IV, » Social Science & Med.icine 11:71-82, 1977.
Beaucoup de femmes sont ambivalentes face à l’IVG .
Dans l’étude sur les femmes américaines et russes qui ont avorté :
- 67% des femmes américaines déclaraient ne pas avoir été informées.
- 84% déclaraient ne pas avoir reçu de conseils adéquats.
- 79% n’avaient pas été conseillées sur les alternatives à l’avortement.
- 54% n’étaient pas sures de leur décision au moment d’avorter.
(VM Rue et. al., “Induced abortion and traumatic stress: A preliminary comparison of American and Russian women,” Medical Science Monitor 10(10): SR5-16, 2004.)
Avortements à répétition et syndrome « d’autopunition »
48% des femmes qui ont avorté avaient déjà subi une IVG.
En effet, elles ont 4 fois plus tendance à réitérer cet acte, si elles l’ont déjà commis auparavant. Cela procède en fait d’’un comportement « autopunitif ».
(Shepard, et al., « Contraceptive Practice and Repeat Induced Abortion: An Epidemiological Investigation, » J. Biosocial Science 11:289-302,1979; M. Bracken, « First and Repeated Abortions: A Study of Decision-Making and Delay, » J. Biosocial Science 7:473-491, 1975; S. Henshaw, « The Characteristics and Prior Contraceptive Use of U.S. Abortion Patients, » Family Planning Perspectives, 20(4):158-168, 1988; D. Sherman, et al., »The Abortion Experience in Private Practice, » Women and Loss: Psychobiological Perspectives, ed. W.F. Finn, et al., (New York: Praeger Publishers, 1985) 98-107; Leach, « The Repeat Abortion Patient, » Family Planning Perspectives 9(1):37-39, 1977; S. Fischer, « Reflection on Repeated Abortions: The meanings and motivations, » Journal of Social Work Practice 2(2):70-87, 1986; B. Howe, et al., « Repeat Abortion, Blaming the Victims, » Am. J. of Public Health 69(12):1242-1246, 1979.
63 études de médecine ont été menées sur le syndrome post-abortif
En conclusion : Beaucoup d’études ont identifié les facteurs qui exposent les femmes au syndrôme post-IVG comme les pressions de l’entourage, le manque de soutien, les faibles convictions religieuses et la fragilité psychologique. Suite aux 63 études de médecine qui ont été menées sur le syndrome post-abortif, il serait souhaitable de prévenir l’impact de l’avortement en informant davantage les femmes des risques qu’elles encourent. (David C. Reardon, “The Duty to Screen: Clinical, Legal, and Ethical Implications of Predictive Risk Factors of Post-Abortion Maladjustment,” The Journal of Contemporary Health Law and Policy 20(2):33-114, Spring 2004.)