L’avortement chez les adolescentes

Vous êtes ici :
ivg adolescente

L’avortement chez les adolescentes : Cette étude nationale américaine montre que les adolescentes qui avortent sont plus susceptibles d’éprouver ultérieurement des problèmes psychologiques  par rapport à celles qui donnent naissance à un enfant non désiré. Ces données viennent d’une étude menée par le gouvernement fédéral sur tout le territoire américain.

avortement chez les adolescentes : Une étude americaine

Une étude nationale américaine sur l’avortement chez les adolescentes montre que les adolescentes qui avortent sont plus susceptibles d’éprouver ultérieurement des problèmes psychologiques  par rapport à celles qui donnent naissance à un enfant « non désiré ». Ainsi paradoxalement les adolescentes ayant accouché « s’en sortent mieux » que celles ayant avorté. Les adolescentes qui avortent sont cinq fois plus susceptibles de demander de l’aide ultérieurement pour des problèmes psychologiques et émotionnels par rapport à celles qui mènent une grossesse non désirée à terme, selon cette étude scientifique publiée dans la revue « Youth and Adolescence ».

Le Dr. Priscilla Coleman, une chercheuse en psychologie à Bowling Green State University, a également constaté que les adolescentes qui ont subi un avortement étaient

  • trois fois plus susceptibles d’avoir des troubles du sommeil
  • neuf fois plus susceptibles de consommer de la drogue ultérieurement.

Cette étude a  pris en compte les antécédents de problèmes psychologiques et les facteurs familiaux qui pourraient également influencer des problèmes  psychologiques ultérieurs.

Ces données viennent d’une étude menée par le gouvernement fédéral sur tout le territoire américain auprès d’adolescentes dans deux séries d’entretiens en 1995 et 1996. Environ 76% des filles ayant avorté et 80% des filles ayant accouché avaient entre 15 et 19 ans au moment de l’enquête, le reste étant plus jeune.

Une étude jugée sérieuse

Le chercheur Dr. David Reardon, qui a contribué à plus d’une douzaine d’études sur les résultats psychologiques après un avortement, a déclaré que l’étude du Dr Coleman a été particulièrement importante parce qu’elle prend en compte l’aspect « désiré » ou non de la grossesse, en plus d’un grand nombre d’autres variables de contrôle. «Au cours des six dernières années, de nombreuses études ont formellement noté un taux plus élevé de maladies mentales et de problèmes comportementaux liés à l’avortement » dit le Dr Reardon. « Mais les défenseurs de l’avortement ont généralement rejeté ces conclusions, insistant sur le fait que si les femmes qui avortent peuvent se porter moins bien que celles qui accouchent d’enfants désirés, elles s’en sortent mieux que les femmes qui mènent à terme des grossesses non désirées. Le Dr Coleman rejette cet argument et montre que les faits vont à l’encontre de spéculations partisanes de l’avortement.

Selon l’institut Alan Guttmacher, qui suit les statistiques sur l’avortement aux Etats-Unis, environ un quart des avortements qui ont lieu chaque année sont pratiqués sur des jeunes filles de moins de 20 ans. Des études antérieures ont montré que les très jeunes femmes ayant avorté peuvent éprouver plus de difficultés d’adaptation après un avortement que des femmes plus âgées, soit parce qu’elles sont plus susceptibles de subir des pressions en faveur de l’avortement alors qu’elles étaient prêtes à garder l’enfant, soit parce qu’elles avortent tardivement dans la grossesse, entraînant plus de risques physiques et émotionnels.

Un sondage effectué en 2004 auprès de femmes américaines et russes publié dans le Medical Science Monitor a révélé que 64 % des femmes américaines interrogées ont déclaré être poussées à l’avortement. Le Dr Priscilla Coleman a déclaré que pour les adolescentes, la pression vient probablement du fait qu’on les trouve « trop jeunes pour être parents », l’avortement étant souvent perçu par leur entourage comme la meilleure solution. «Les femmes se sentant contraintes par autrui ou par les circonstances de la vie, à l’avortement en subissent davantage les conséquences négatives », écrit-elle. «Les adolescentes sont généralement beaucoup moins bien préparées à assumer une charge familiale et sont logiquement poussées à avorter. »

Les risques de l’IVG semblent prononcés

Le Dr Coleman a fait remarquer que si avoir un bébé quand on est adolescente est un vrai problème, “les risques de l’IVG semblent être encore plus prononcés.” D’autres études comparant les conséquences de l’avortement par rapport aux conséquences des grossesses non désirées menées à terme, pour les femmes ont montré des taux plus élevés de dépressions cliniquement avérées, d’anxiété, de toxicomanie, de comportements suicidaires, de problèmes psychiatriques, de symptômes de stress post-traumatique et de troubles du sommeil chez les femmes ayant avorté. Le Dr Reardon, a également déclaré que même si on avait longtemps pensé que ces problèmes étaient liés à des problèmes de santé mentale existant avant l’avortement, une étude à grande échelle menée en Nouvelle-Zélande en  a constaté que ce n’était pas le cas.

En effet, cette étude a été menée en Nouvelle-Zélande afin de vérifier si les problèmes psychologiques constatés chez les femmes ayant avortés, préexistaient chez ces femmes. En effet, Il y a une hypothèse selon laquelle les femmes ayant des problèmes après un avortement étaient probablement déjà mentalement instables avant l’avortement. Les conclusions de cette étude ont montré que même les femmes mentalement stables avant l’avortement étaient plus susceptibles que les autres femmes de développer des troubles psychologiques après l’avortement, infirmant ainsi cette hypothèse. « La preuve scientifique est maintenant assez solide et convaincante », a déclaré Dr Coleman. « L’avortement est plus risqué pour les femmes que le fait de donner naissance à un enfant non désiré ».

Toutes les études citées ont été réalisées avec une méthodologie scientifique et ont été soumises à un contrôle rigoureux avant leur publication. Bien que le taux de grossesses chez les adolescentes américaines ait chuté de façon constante au cours des dernières décennies, les USA conserve  le taux le plus élevé de grossesses et d’accouchements chez les adolescentes parmi les pays développés.

Le Dr Coleman a mis en évidence un besoin de recherches supplémentaires sur cette question. Bien que des milliers d’adolescentes fassent encore l’expérience d’une grossesse non désirées chaque année, son étude est l’une des rares à examiner l’impact sur la jeune femme d’un avortement par rapport à celui d’une grossesse non désirée menée à terme. Ces études montrent toutes que l’avortement a des conséquences souvent plus graves qu’une grossesse menée à terme même si celle-ci n’est pas désirée.

Beaucoup de médecins réclament davantage de recherches et les chercheurs insistent sur la nécessité d’informer les jeunes femmes sur tous les risques liés à l’avortement. «Toutes ces études montrent que l’avortement a des conséquences négatives pour de nombreuses femmes, indépendamment de savoir si la grossesse était prévue ou désirée», dit Reardon. « En effet, aucune étude n’a jamais démontré statistiquement les avantages significatifs liés à l’avortement par rapport à la naissance. En termes de bénéfice pour la santé des femmes et de leur bien-être, les données scientifiques indiquent plutôt qu’il est préférable de mener une grossesse, même non désirée à terme, plutôt que d’avorter ».

Sources

Priscilla K. Coleman, « Resolution of Unwanted Pregnancy During Adolescence Through Abortion Versus Childbirth: Individual and Family Predictors and Psychological Consequences, » Journal of Youth and Adolescence (2006).  VM Rue et. al., « Induced abortion and traumatic stress: A preliminary comparison of American and Russian women, » Medical Science Monitor 10(10): SR5-16 (2004).
David M. Fergusson, et. al., « Abortion in young women and subsequent mental health, » Journal of Child Psychology and Psychiatry 47(1): 16-24 (2006).