Peut-on revenir sur une IVG après avoir pris le premier comprimé de Mifégyne ?
Comprendre le rôle de la Mifégyne dans le processus d’avortement
Le premier comprimé utilisé dans le cadre d’une IVG (interruption volontaire de grossesse), qu’elle soit médicamenteuse ou chirurgicale, est généralement la Mifégyne. Il s’agit d’un anti-progestatif dont le rôle est de provoquer le décollement du placenta et de favoriser la dilatation du col de l’utérus.
Ce processus commence en général entre 12 et 48 heures après la prise du comprimé. Une fois l’embryon décroché du placenta, il ne peut plus survivre. Toutefois, tant que ce décollement n’a pas eu lieu, l’embryon reste vivant.
Peut-on changer d’avis après avoir pris la Mifegyne ?
Oui. Il est possible d’intervenir après la prise de Mifegyne, tant que le processus n’est pas allé à son terme. Pendant les heures critiques qui suivent la prise du premier comprimé, il existe une fenêtre d’action pour revenir sur la décision d’interrompre la grossesse.
Des médecins ayant étudié cette situation particulière confirment qu’il n’est pas toujours garanti de neutraliser l’effet de la Mifegyne, mais que cela reste envisageable, sans danger ni pour la mère, ni pour l’embryon. Il est donc possible de se rétracter au cours d’un IVG.
La Mifegyne est-elle dangereuse pour l’embryon si la grossesse est poursuivie ?
Selon les publications médicales disponibles, la Mifegyne n’est pas tératogène. Autrement dit, elle ne provoque pas de malformations chez l’enfant à naître. Le médicament agit uniquement sur le placenta, et non sur l’embryon.
Un antidote possible : la progestérone
En cas de rétractation rapide, il est possible d’administrer un traitement à base de progestérone, comme l’Utrogestan, pour contrer les effets de la Mifegyne. Ce traitement a pour but de stabiliser le placenta et de maintenir la grossesse.
« Plus vite la progestérone est administrée, plus les chances de poursuivre la grossesse sont élevées », explique le Dr Paul, qui accompagne régulièrement des femmes dans cette situation.
Une expérience vécue : témoignage d’Aurélie
Aurélie, 23 ans :
« Il y a deux ans, j’ai pris un cachet de Mifégyne pour avorter. 24 heures plus tard, je regrette profondément. Je décide de changer d’avis et contacte le numéro de l’association. On me met en relation avec un médecin de l’association. Elle me rassure : il y a plus d’une chance sur deux que je puisse garder mon bébé et m’indique qu’il n’y a pas de risque de malformation. Elle m’envoie une ordonnance de progestérone par email. À ce moment-là, j’ai compris que je voulais vraiment poursuivre cette grossesse, même si c’était un peu compliqué avec le papa. Aujourd’hui, ma fille a 16 mois. Je ne pourrais pas imaginer ma vie sans elle. »
Conclusion : l’IVG peut être interrompue après le 1er comprimé
Bien que l’IVG soit amorcée avec la Mifegyne, il est possible de se rétracter. Changer d’avis est un droit fondamental. Si vous ressentez des doutes, sachez qu’un retour en arrière est parfois possible, surtout si vous agissez dans les premières heures.
Vous avez des doutes ? Parlez-en, vous n’êtes pas seule
Si vous avez pris la Mifégyne et que vous hésitez ou souhaitez revenir sur votre décision, il est important d’agir TRÈS rapidement. Contactez-nous par téléphone : nous pouvons vous mettre en relation (par téléphone) avec des femmes qui ont vécu la même situation, et/ou avec un médecin compétent de notre réseau pour vous accompagner. Notre association fournit gratuitement aide et écoute aux femmes qui se posent la question de l’avortement.