IVG par aspiration a 40 ans

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IVG par aspiration a 40 ans. Léonie est tombée enceinte a 40 ans. Ce n’était pas prévu pour elle ce fut très bonne nouvelle. Elle a déjà deux enfants 

IVG par aspiration a 40 ans.

Leonie 40 ans, En avril 2016, je suis tombée enceinte à quarante ans. Ce n’était pas prévu mais ce fut pour moi une excellente nouvelle. Mes deux enfants de 10 et 6 ans étaient ravis, quant à mon conjoint avec qui je vis depuis 18 ans, il était partagé entre joie et inquiétude. Arrivée à deux mois et demi, après plusieurs semaines d’insomnies et de nausées, j’ai commencé à me sentir mal.

 

C’est là que j’ai croisé les mauvaises personnes.  La première, une prof de vitrail alors que je suivais un de ses stages. Je lui ai fait part de mes doutes et elle m’a parlé de sa sœur qui s’est faite avorter à la fac. Et elle m’a dit que si elle tombait enceinte à mon âge, c’est ce qu’elle ferait.  J’ai ensuite été « vampirisée » par une de mes collègues qui s’est faite avorter car elle était tombée enceinte de son mari alors qu’elle était en procédure de divorce. Elle m’a elle aussi poussé dans cette voie.  Mon compagnon m’a accompagné chez le gynécologue pour me « soutenir » et je suis ensuite allée au service orthogénie de l’hôpital de ma ville.

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Je n’étais pas sûre de moi et pleine de doutes. J’y ai rencontré une infirmière à qui j’en ai fait part et ensuite une gynécologue qui m’a rassuré.  J’avais pris ma décision, je voulais le garder. L’infirmière m’a dit qu’il fallait que je vois la psychologue avant de partir, que c’était la procédure.  Et c’est là que j’ai vu la personne la plus nuisible de toutes. Cette psychologue m’a influencé, je dirais même plus : elle m’a manipulé. Elle m’a dit que les enfants n’apportent pas de joies, que ma carrière est bien plus importante, qu’il faut mieux voyager que d’avoir des enfants, que deux enfants sont déjà suffisant et surtout qu’il fallait que Monsieur en veuille aussi.  

 

Je suis sortie de son bureau complètement déboussolée. Je ne savais plus du tout où j’en étais. Ce soir-là, j’ai attendu que mon conjoint rentre du travail pour savoir ce que « lui, voulait » et à partir de ce moment-là, la décision m’a échappé. Ce n’était plus la mienne mais la sienne et ceux jusqu’au 6 juin, le jour de mon avortement.  Je l’ai fait à reculons et quand j’ai réalisé ce que j’avais fait, ça a été la descente aux enfers. J’ai été incapable de reprendre mon travail. Je travaillais avec des enfants et dès que je me retrouvais dans ma classe, j’éclatais en sanglots. Je n’ai pas pu finir l’année, ni reprendre en septembre.

 

Je ne pouvais pas supporter l’idée que j’avais tué mon enfant pour m’occuper d’autres enfants. Chaque matin, je me réveillais et réalisais que mon bébé n’était plus dans mon ventre.  Moi qui m’étais éloignée de ma religion d’origine, je suis allée voir un prêtre qui m’a écouté et énormément soutenu sans jamais me juger. Mon couple et ma famille qui était très heureuse avant en à beaucoup souffert car je pleurais tous les jours. J’ai été obligé de mentir à mes enfants ainsi qu’à beaucoup de personnes tellement la vérité était moche. Mon aîné a fini par comprendre. Mes amis et ma famille qui m’avait soutenu dans ce choix -pensant que c’était le mien – ne savaient pas comment m’aider.

 

Il me fallait pardonner à mon conjoint, mais surtout à moi-même d’avoir été aussi faible. Car quand on est enceinte, on est plus fragile et on n’est plus soi-même.  Je vais mieux maintenant car je suis suivie par un psychologue de ville, une homéo-thérapeute, un acupuncteur et surtout parce que j’ai eu la chance de retomber enceinte. Mon gynécologue m’a dit que beaucoup de femmes qui se faisaient avorter, voulaient  retomber  volontairement enceinte dans les six mois suivant leur ivg. Il m’a demandé si, je ferais une ivg pour des raisons médicales, je lui ai répondu que non. 

Quand j’étais dans le doute, je n’ai malheureusement eu personne pour me soutenir et m’aider à défendre ce bébé. Cette cicatrice n’est pas encore guérie et je sais que quand elle sera refermée, elle ne disparaîtra jamais.  Avant de me faire avorter, je suis allée sur des sites internet dont IVG.net où des femmes racontent leur expérience, que leur ressenti soit positif ou négatif. Et cela ne m’a en rien influencé. Par contre, j’ai lu dans des forums qu’il s’agissait de « sites de propagandes » et c’est là que je me suis faite avoir par des gens pro-avortements. Si je vous raconte tout ça, c’est que je l’ai vécu et que je sais de quoi je parle. Je n’ai jamais réussi à appeler leur numéro vert 0800.202.205 jusqu’à hier car je savais que je n’aurais fait que pleurer et que j’aurais été inaudible.

 

Si je l’ai fait hier, c’était avant tout pour les soutenir car quand une femme se fait avorter, ce n’est jamais pour le plaisir. Après, elle a vraiment besoin d’écoute et de soutien et c’est vraiment ce que font les gens des sites comme IVG.net. On n’a pas toujours la chance d’avoir quelqu’un pour nous écouter, je trouve donc ce lynchage médiatique et politique injuste.  Le personnel médical que j’ai vu en orthogénie (hormis la gynécologue), eux, ne m’ont jamais soutenu. Ils m’ont juste conseillé de m’adresser au service juridique de l’hôpital ce qui ne m’aurait jamais rendu mon bébé. 

Cet avortement a été fait sans réflexion, on m’y a vraiment poussé. Je ne comprendrai jamais pourquoi cette psychologue m’a convaincu de faire cela sans me connaître, ni connaître réellement ma situation qui est pourtant tout à fait propice à l’arrivée d’un troisième enfant.  Je sais que cet enfant me manquera toute ma vie, même si j’en ai déjà deux et qu’un autre est en route. J’avais juste besoin de soutien car une grossesse est quelque chose de fatiguant et difficile pour certaines d’entre nous.  

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